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TitreDie Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen
AuteursOverbeck, Johannes
Date de rédaction
Date de publication originale1868
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Avant Dédale, le rendu quadrangulaire s’appliquait à toutes les statues et non pas seulement aux Hermès. Dédale, parce qu’il fut le premier à séparer les pieds des statues, fut considéré comme un créateur d’êtres animés.

(IV, 76 (Overbeck 128))

Dans la fabrication des statues, il l’emportait tellement sur tous les hommes que la postérité raconta à son sujet que ses statues fabriquées ressemblaient tout à fait à des êtres vivants : car elles regardaient, se promenaient et gardaient la pose dans tout leur corps, si bien que l’objet fabriqué avait l’air d’un être animé ; le premier à les pourvoir d’yeux et de jambes séparées, et aussi de bras tendus, c’est avec justice qu’il fut admiré par tous les hommes. Les artistes qui précédèrent Dédale fabriquaient des statues aux yeux fermés, avec les bras tendus et collés aux flancs.

, s.v. Œuvres de Dédale (Overbeck 70 et 131)

Δαιδάλου ποιήματα. ὁ δὲ Δαίδαλος ἀνεπέτασεν αὐτοὺς (τοὺς ὀφθαλμοὺς) καὶ τοὺς πόδας διέστησε.

Dans :Dédale et l’invention de la sculpture(Lien)

((Overbeck 70 et 131))

Alors que les anciens créateurs faisaient des yeux fermés, Dédale les ouvrit et sépara les pieds.

(Tzétzès, Chiliades I, 537 et 539 (Overbeck 71 et 133))

Jadis, avant l’époque de Dédale, on faisait les statues sans bras, sans pieds, sans yeux. Dédale le premier dégagea lui-même les bras et les pieds, disjoignit les doigts, les paupières et le reste.

(Proverbes, III, 7 (Overbeck 72))

ἐπειδὴ τῶν παλαιῶν δημιουργῶν πλαττόντων τὰ ζῶα τυφλά, ὁ Δαίδαλος καὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς αὐτοῖς ἀνεπέτασεν κτλ. 

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(Zénobe, Proverbes, III, 7 (Overbeck 72))

Alors que les anciens créateurs modelaient les êtres vivants aveugles, Dédale leur ouvrit largement les yeux.

(Proverbes, III, 7 (Overbeck 129))

ὁ Δαίδαλος καὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς αὐτοῖς ἀνεπέτασεν, ὡς καὶ δόξαν κατασχεῖν ὅτι καὶ ἔμψθχά ἐστι, καὶ κινοῦνται καὶ φθέγγονται. Φασὶ γοῦν τινὰ τῶν δαιδαλουργῶν ἀνδριάντων δεδέσθαι τοῦ ποδός, ὡς μὴ ἀποδράσοι.

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(Zénobe, Proverbes, III, 7 (Overbeck 129))

Dédale ouvrit aussi leurs yeux, si bien que le bruit courut qu’elles étaient vivantes, qu’elles bougeaient et qu’elles parlaient. On dit même que l’une des œuvres de Dédale était attachée par le pied pour qu’elle ne s’enfuie pas.

(Schol. Platon, 97d, Ménon, 367 (Overbeck 73 et 125))

τῶν πάλαι δημιουργῶν πλαττόντων τὰ ζῷα συμμεμυκότας ἔχοντα τοὺς ὀφθαλμοὺς καὶ οὐ διεστηκότας τοὺς πόδας, ἀλλ’ ἑστῶτα σύμποδα, Δαίδαλος ἄριστος ἀγαλματοποιὸς ἐπιγεγονὼς πρῶτος ἀνατετάννυσί τε τὰ τούτων βλέφαρα, ὡς δόξαι βλέπειν αὐτά, καὶ τοὺς πόδας, ὡς νομίσαι βαδίζειν, διίστησιν· καὶ διὰ τοῦτο δεδέσθαι, ἵνα μὴ φύγοιεν, ὡς δῆθεν ἐμψύχων ἤδη γεγονότων αὐτῶν.

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(Schol. Platon, 97d, Ménon, 367 (Overbeck 73 et 125))

Alors que les créateurs de jadis modelaient des êtres vivants avec les yeux fermés et les pieds non écartés mais joints, Dédale était un excellent sculpteur qui fut le premier à ouvrir les yeux des statues, si bien qu’elles avaient l’air de regarder, et à leur écarter les pieds, si bien qu’elles avaient l’air de marcher. Et pour cette raison, on les attachait pour qu’elles ne s’enfuient pas, comme si elles avaient été douées d’autonomie.

(Schol. Platon, Ménon, 97 (Overbeck 121))

ὃτι τοῖς Δαιδάλου ἀγάλμασιν οὐ προσέσχηκας τὸν νοῦν… ὅτι καὶ ταῦτα, ἐὰν μὲν μὴ δεδεμένα ᾖ, ἀποδιδράσκει καὶ δραπετεύει, ἐὰν δὲ δεδεμένα, παραμένει.

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(Euripide, fragm. Euryst.in Schol. Euripide, Hécube, 838 (Overbeck 120))

Οὐκ ἔστιν, ὦ γεραιέ, μὴ δείσῇς τάδε·
Τὰ δαιδάλεια πάντα κινεῖσθαι δοκεῖ
Βλέπειν τ’ ἀγάλμαθ’, ὧδ’ἀνὴρ κεῖνος σοφός.

Dans :Dédale et l’invention de la sculpture(Lien)

Tu n’as pas, vieillard, de raison de craindre : toutes les statues dédaliques ont l’air de bouger et de regarder, tant cet homme était habile.

(Schol. Euripide, Hécube, 838 (Overbeck 124))

Ἀγαλματοποιὸς ὁ Δαίδαλος ποιῶν ἀγάλματα οὕτω κάλλιστα, ὡς ἱστορηθῆναι περὶ τούτων τοῖς ποιηταῖς, ὅτι φωνὴν ἠφίεσαν καὶ ἐκινοῦντο.

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(Schol. Euripide, Hécube, 838 (Overbeck 124))

Dédale était un sculpteur qui faisait de si belles statues que les poètes racontent à leur sujet qu’elles émettaient une voix et qu’elles bougeaient.

(Schol. Lucien, Philops., 19 (Overbeck 126))

Πρῶτος Δαίδαλος ἄγαλμα εἰργάσατο περισκελές, τῶν πρὸ αὐτοῦ πάντων τεχνιτῶν συμβεβηκότα τὼ πόδε ἀποτελούντων, παρέσχε φήμην ὡς τὰ τοῦ Δαιλάλου ἀγάλματα κινεῖται αὐτόματα.

Dans :Dédale et l’invention de la sculpture(Lien)

Dédale fut le premier à réaliser des statues avec les jambes visibles, alors que tous les artistes avant lui les faisaient avec les pieds joints, et la rumeur se répandit que les statues de Dédale se mouvaient d’elles-mêmes.

(Schol. Platon Arethae 11c, Euthyphron, 328 (Overbeck 127))

Δαίδαλος δὲ Ἀθηναῖος ἦν τῶν πώποτε ἀνδριατοποιῶν περιφανέστατος. πρῶτος δὲ καὶ περισκελὲς ἄγαλμα ἐσχημάτισεν, τῶν πρὸ ἐκείνου κατὰ ταὐτὸ συμβεβληκότα τὼ πόδε τά βρέτη ἐργαζομένων. ἀφ’ οὗ δὴ καὶ ὁ τοῦ περιιέναι καί κινεῖσθαι τὰ φιλοτεχνήματα αὐτοῦ ὑπὸ τῶν πολλῶν ἀνάκειται λόγος αὐτῷ…

Dans :Dédale et l’invention de la sculpture(Lien)

(Schol. Platon Arethae 11c, Euthyphron, 328 (Overbeck 127))

Dédale était Athénien, et le plus célèbre statuaire de tous les temps ; il fut le premier à réaliser une statue avec des jambes visibles, alors qu’avant lui on faisait les statues de bois avec les pieds collés ensemble. C’est pourquoi ses œuvres ont la réputation auprès de la plupart des gens de bouger et de se promener.

(IX, 720), t. VIII, p. 148

Si Myron ne m’avait fixé les pieds à cette pierre, je paîtrais, génisse, avec les autres vaches.

De Démétrios de Bithynie. Si un veau m’aperçoit, il mugira ; si c’est un taureau, il me couvrira ; et si c’est un berger, il m’emmènera dans son troupeau.

Elle est en bronze, la génisse que tu frappes ; l’art t’a bien trompé, vacher : la vie, Myron n’a pu la lui donner.

De Julien d’Égypte, ancien préfet. En voyant cette génisse de Myron, vous vous écrierez peut-être : « Ou la nature est inanimée, ou l’art est animé ».

(IX, 794), t. VIII, p. 171

Vacher, de quel côté veux-tu, à toute force, me faire courir devant toi ? Cesse de m’aiguillonner, car l’art n’a pas été jusqu’à me conférer ce pouvoir.

Du même. L’ingénieux Myron a donné la vie au bronze, ou peut-être a-t-il métamorphosé en bronze une génisse qu’il avait prise vivante dans un troupeau.

Quant aux hommes doués pour le figuratif, ils furent amenés à s’enorgueillir d’un cheval parfaitement rendu, comme Aglaophon, ou d’un faon, comme Apelle, ou d’une génisse sculptée, comme Myron ou de toute autre chose.

Myron était un bronzier aux nombreuses œuvres connues ;

l’une d’elles est particulièrement fameuse jusqu’à nos jours,

la génisse exposée jadis sur l’Acropole d’Athènes,

génisse de bronze, aux mamelles gonflées.

On raconte qu’un veau vint en mugissant pour la téter.

(Thémistocle, Orationes, Ve siècle av. J.-C., XXV, 374 (Overbeck 676))

Même si Phidias était tout à fait habile à montrer dans l’or et l’ivoire l’apparence divine ou humaine, il avait besoin de temps et de travail pour ses œuvres. On dit donc que lorsqu’il créa l’Athéna, pour la seule semelle de la déesse, il n’eut pas besoin de peu de temps.

Le père de Zeus dans le ciel est Cronos, en Élide c’est Phidias, l’un fut conçu par un immortel, l’autre par les mains de Phidias, seules capables de faire naître les dieux. Bienheureux celui qui fut le seul à contempler le roi de l’univers et seul capable de montrer aux autres hommes le dieu porte-foudre. Et si Zeus se sent déshonoré d’être dit « fils de Phidias », il eut comme mère de son image, l’art. Et la nature apporta les éléphants afin que Phidias puisse travailler les défenses des bêtes une fois coupées et que pour la matière nécessaire à l’œuvre, la Libye regorge de troupeaux d’éléphants. C’est pourquoi nous ne faisons qu’admirer les autres merveilles du monde, mais nous révérons religieusement celle-ci comme étant l’œuvre inouïe de l’art et comme l’image ressemblante de Zeus.

Lucius Aemilius se trouvait dans le sanctuaire d’Olympie, et, frappé de voir la statue, il dit à peu près que seul Phidias, à son avis, avait imité le Zeus d’Homère. Et que, quoiqu’il eût un préjugé très favorable pour Olympie, la réalité qu’il avait trouvée était encore plus impressionnante que son préjugé.

, 6 (Overbeck 719)

« Δύο γὰρ ταῦτα, » ἔφη, « ὁ βίος ἄριστα  δημιουργήματα ἐθεάσατο, τὸν Δία τὸν Ὀλύμπιον  καὶ Πρωτέα· πλάσται δὲ καὶ τεχνῖται, τοῦ μὲν  Φειδίας, τοῦ δὲ ἡ φύσις. »

Dans :Phidias, Zeus et Athéna(Lien)

, 6 (Overbeck 719)

La vie, dit-il, a vu deux chefs-d’œuvre remarquables,  le Zeus d’Olympie et Protée, modelés et réalisés l’un par Phidias, l’autre par la nature.

(32, 10 (Overbeck 714)), p. 300-302

Κράτιστον οὖν ἴσως εἰκόνι τὴν τοῦδε φύσιν θηράσαντα τὸ τοῦ Φειδίου μιμήσασθαι. Οὐκ ἠγνόει Φειδίας, ὅσος καὶ ἐν ὃσοις ὁ Ζεύς, ἅτε τὴν ψυχὴν τῆς χειρὸς σοφώτερος· βουλόμενος οὖν ἑνὶ θηράσαι τὴν Διὸς φύσιν ἀγάλματι, χρυσῷ κεράσας, ἐλέφαντα, Ἠλείοις μὲν τὸν Ὀλύμπιον, τοῖς δὲ ἄλλοις ἀνθρώποις τὸν Δία εἰκόνι μιᾷ (ἐποίησε) τοσοῦτον, ὅσον ἐκτυπωσάμενος.

Dans :Phidias, Zeus et Athéna(Lien)

L’art de Phidias était très fort à imiter la nature de celui-ci en l’observant dans une effigie. Phidias ne l’ignorait pas, et surtout son Zeus, de même qu’il était plus habile par son âme que par sa main : voulant en effet observer la nature de Zeus avec une seule statue, il mêla l’or et l’ivoire, réalisa l’Olympien pour les Éléens, et pour les autres hommes, il rendit Zeus tel qu’il l’avait exprimé dans une seule statue.

Certains disent que c’est en s’inspirant de ces deux vers que le sculpteur Phidias réalisa le Zeus d’Olympie si courbé. Et le géographe[[5:Strabon.]] dit que c’est d’après le modèle homérique du dieu « il fronça les sourcils » que Phidias a réalisé le Zeus d’Olympie en ivoire : il était si grand, dit-il, qu’il touchait presque le toit du sommet de sa tête ; c’est pourquoi il est juste de dire qu’Homère[[6:Lire plutôt Phidias.]] est le seul a avoir vu ou à avoir montré l’image des dieux.


Qui ignore, pour peu qu’il relise les œuvres de Posidippus, que Praxitèle donna à la Vénus de Cnide le visage de sa maîtresse Cratinè, que le malheureux aimait à la folie, dans al rivalité des habiles ? La célèbre Phryné de Thespies, à ce que racontent ceux qui ont écrit l’histoire de Thespies, était juste au sommet de sa beauté, de sa grâce et de sa fleur : on la présente comme le modèle de toutes les Vénus que l’on tient en estime soit dans les villes de Grèce, soit là où coule cet amour et ce désir de ce genre de statues…

[[6:Aphrodite de Thespies. Phryné parle à Praxitèle.]]Ne crains pas ; car tu as accompli une bien belle chose, telle qu’aucun de ceux qui travaillent de leurs mains, en installant ta maîtresse dans un sanctuaire : car je me suis tenue près d’Aphrodite avec ton Éros. Ne me refuse pas cet honneur : ceux qui nous ont regardés louent Praxitèle et puisque je suis ton œuvre, les Thespiens ne me jugeront pas indignes d’être  placée au milieu des dieux.